Vendredi
27 juin, soleil et chaleur dès le matin. Nous saluons Françoise et Freddy pour
continuer notre navigation.
Nous passons la halte de Fragnes qui était à
quelques centaines de mètres de notre amarrage. Nous croisons beaucoup de
bateaux avalants. Pas de chance pour eux, la dernière écluse du canal du
Centre, la 34 bis de Crissey est en panne. Ils vont devoir patienter, selon les
vacataires qui nous suivent, cela risque de durer quelques jours !...
Heureusement, Océan-Manor est passé à temps.
Nous nous arrêtons à Rully pour
déjeuner. Un petit tour dans les vignes pour visiter le château médiéval.
Nous n’aurons
pas l’occasion de le visiter, il n’est ouvert qu’en juillet et en août.
Nous repartons,
les vignobles se montrent et la vue est splendide malgré un temps un peu
couvert.
Nous passons Chagny et son port peu accueillant pour traverser les vignobles de
Chassagne-Montrachet, Rémigny puis Santenay.
Le moulin Sorine se dégage bien
dans le décor. Nous amarrons Océan-Manor à la halte de Santenay qui est déjà
bien remplie.
Les vélos sont mis à terre
et nous voilà parti pour une très agréable promenade dans les vignes.
Le chemin
dans les coteaux n’est pas très plat mais le décor est fabuleux. Les vignes
sont déjà bien avancées. Notre promenade nous mène au moulin Sorine que nous
avions aperçu du bateau.
Samedi,
la pluie est là. Nous en profitons pour écrire un petit texte en hommage à
Paul, capitaine du Morgenster. Il est décédé dans la nuit du jeudi au vendredi.
Bon courage à Michèle qui se retrouve seule pour tenir la barre de son bateau.
Capitaine
Paul, nous ne t’oublierons pas, tu resteras toujours dans nos cœurs. Comme le
disait Brassens,
Non ce n’était pas le radeau,
de la méduse ce bateau,
Qu’on se le dise au fond des ports,
dise au fond des ports,
Il naviguait en père peinard,
sur la grande mare des canards,
Et s’appelait les copains
d’abord, les copains d’abord…
Au rendez-vous des bons
copains, il n’y avait pas souvent de lapin,
Quand l’un d’entre eux
manquait à bord, c’est qu’il était mort
Mais au jamais, au grand
jamais, son trou dans l’eau ne se refermait,
100 ans après, coquin de
sort, il manquait encore.
Des bateaux, j’en ai pris
beaucoup, mais le seul qui ait tenu le coup
Qui n’ait jamais viré de
bord, jamais viré de bord
Naviguait en père peinard,
sur la grande mare des canards,
Et s’appelait les copains
d’abord, les copains d’abord…
Adieu
l’ami…
Nous
quittons Santenay avec un timide rayon de soleil. Alors que la Jeanine de
Croisieurope arrive, Océan-Manor quitte le quai. Nous ne croisons personne, le
canal est à nous. Le chant des oiseaux nous tient compagnie au milieu des
champs et des bois.
Les hérons saluent le passage d’Océan-Manor.
Nous en
croisons un plutôt gourmand. Un petit arrêt chez Locaboat pour saluer Philippe,
c’est son dernier jour en tant que directeur de base. Son bateau l’attend à
Saint Jean de Losne, il doit être sorti pour le carénage.
Nous croisons le
Cépasancri, un bateau logement avec une timonerie hydraulique comme sur les 110 mètres sur le Rhône…
Comme sur le Bonova, pour ceux qui connaissent Dédé !
C’est un peu
étonnant de voir un si gros bateau sur le canal. 32,67 m par 5,07 m , il faudra se méfier
des écluses au bajoyer un peu bedonnant.
Nous repartons pour quitter la ville
malgré un gros nuage noir qui se profile derrière nous.
Pendant l’éclusage,
nous ramassons une averse de grêlons. Elle ne dure pas mais les glaçons qui
tombent sont plutôt gros.
Nous nous amarrons un peu plus loin à Saint Bérain
sur Dheune.
A peine amarré, le ciel nous tombe sur la tête !
Dimanche,
le ciel est encore chargé mais le soleil se montre.
Nous continuons à monter
vers le bief de partage.
Nous nous amarrons à saint Julien sur Dheune pour
déjeuner. Nous y rencontrons un couple d’Anglais qui patientent. Ils ont perdu
leur hélice, et malgré la recherche faite par 7 plongeurs, elle est restée
introuvable.
Ils attendent donc la livraison d’une nouvelle hélice pour
continuer. Océan-Manor continue la montée des dernières écluses avant le bief
de partage.
Elles sont hautes et rapprochées. Heureusement, il y a des bollards
flottants dans les écluses hautes.
Cela facilite grandement la manœuvre.
Une
fois en haut, la vue sur la région est magnifique. Nous passons Montchanin avec
son quai bruyant et sa darse squattée triste à mourir.
Ce n’est plus une halte
très agréable. Nous descendons encore quelques écluses en essuyant encore une
bonne averse, toujours pendant un éclusage, bien sûr, seul moment où l’on ne
peut pas se mettre à l’abri. Nous arrivons à Blanzy, petite halte très sympathique.
Une grosse journée, 7h00 de navigation.
Lundi,
journée mitigé. Nous restons à quai, hier, nous avons fait une belle
navigation. Philippe, du bateau Isola, vient s’amarrer derrière nous. Nous
profitons du quai bas de la halte pour donner un petit coup de nettoyage à la
coque d’Océan-Manor.
Mardi,
demi-tour pour Océan-Manor. La différence entre le côté tribord et le côté
bâbord est trop important. Il faut dire que la coque n’a pas eu de nettoyage
sérieux depuis le départ de Castelsarrasin, ce qui fait quand même 929 km et 166 écluses !
Pour la Grenouille, fin de la correction du guide 03 Bourgogne Franche Comté
des Editions du Breil que John attend avec impatience pour lancer la mise à
jour.
Mercredi,
le ciel est toujours mitigé mais sec. Nous devons attendre le passage de 2
bateaux montants pour profiter du remplissage des bassins, restriction d’eau…
oblige !
A l’écluse de Montceau-les-Mines, nous rencontrons l’éclusier qui
gère toutes les écluses de la 34 B de Crissey à la 1 de Digoin, qui avant était
gérée par le canal latéral à la Loire. Nous avons même l’occasion de voir sont
PCC de près.
Il nous explique la gestion du Canal du Centre. Nous finissons
quand même par passer l’écluse pour nous amarrer dans le port de
Montceau-les-Mines pour déjeuner.
Nous repartons avec un soleil de plomb, il
fait chaud, très chaud. Nous croisons le Tric-Trac qui a hiverné à
Castelsarrasin. Nous avons toutes les écluses prêtes pour nous. Il n’y a pas
d’autres bateaux montants. Océan-Manor a le canal pour lui tout seul.
Nous
profitons de cette tranquillité en observant les oiseaux, hérons, busard des
roseaux, …
A l’écluse 15, 2 jeunes marcheurs font du stop, nous les prenons au
mot et les embarquons ainsi que les copains qui arrivent en courant pour
profiter du bateau-taxi « Océan-Manor ».
Nous passons la tranchée de
Génelard avant de nous amarrer dans le port à l’ombre d’un platane.
Nous
débarquons notre équipe de marcheurs qui ne sont pas encore arrivées, ils ont
encore 3 km
à parcourir pour se rendre à Palinges.
Jeudi,
grand ciel bleu.
Nous quittons Génelard. Nous ne croisons personnes. Il faut
dire que les bassinées sont comptées. Il faut être 2 bateaux pour écluser.
Il y a beaucoup de fours à céramiques dans la région. Les tuiles de rive des toits sont décorées comme nulle part ailleurs.
Comme il y a peu de bateaux descendants, nous profitons des contre-bassinées et Océan-Manor continue son parcours seul.
Halte pour déjeuner en amont de l’écluse de Digoine au pied d’un château. Un petit raidillon à monter en vélo et nous
sommes vite au pied du cette magnifique bâtisse.
Nous avons l’occasion de
visiter les jardins… Époustouflant, la beauté de ces jardins vaut bien la petite côte à grimper.
Si vous passer par là… N’hésitez pas à vous y arrêter,
le château est ouvert tous les après-midi en juillet et en août, en plus
l’accueil y est charmant.
Après cette superbe visite, nous repartons après
avoir laisser passer de jolis bateaux montants.
Les écluses sont de nouveau
prêtes pour Océan-Manor. La halte à Paray-le Monial est toujours aussi triste
et bruyante.
Nous nous y arrêtons malgré tout, la ville vaut une petite escale.
Balade au fil des rues et des bâtiments où l’impact religieux est très marqué.
Encore un ingénieur VNF bien pensant... A-t-il seulement réfléchi un tout petit peu avant de pondre une telle barrière? Une chose est certaine, il n'a jamais navigué ! Ce devrait être une obligation pour être cadre chez VNF.
Pour déjeuner, Océan-Manor s’arrête en sauvage à la rigole d’alimentation.
Promenade digestive sur un canal d’alimentation qui a la particularité d’avoir été aménagé pour la navigation de berrichons. La première écluse est encore en parfait état.
Un pont canal enjambe la Bourbince et un pont-levis ferme l’entrée de cette rigole d’alimentation.
Le temps devient menaçant. Nous quittons notre amarrage pour parcourir les
En fin de journée, nous profitons d’une petite éclaircie entre les averses et les orages pour faire un aller-retour avec Océan-Manor jusqu’au pont canal de Digoin qui enjambe la Loire.
L'aller se fera sous le soleil, mais pour le retour les nuages sont déjà là et la belle lumière disparue. Le canal du centre est fini, nous embouquons le canal Latéral à la Loire, mais ce sera pour demain.
Et pour ceux qui veulent voir toutes les photos, voici le lien pour accéder à l'album complet de la navigation sur le Canal du Centre :